jeudi 25 février 2010

Les consommateurs, l’emballage et le développement durable

Quelles sont les attitudes des consommateurs vis à vis de l’emballage et du développement durable. C’est ce à quoi répond une nouvelle étude commisionnée à GfK par Pro Carton, association européenne des fabricants de cartonnages et de carton plat. Elle confirme que le développement durable dans le domaine de l’emballage constitue un élément important et surtout que les consommateurs se montrent intéressés par cette thématique.
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Les principaux enseignements de cette étude tiennent dans ces deux chiffres : plus de 64 % des interviewés estiment que l’emballage devrait être avant tout constitué d’un matériau respectueux de l’environnement et plus de 55 % pensent que celui-ci devrait contenir le moins de plastique possible. Les interviews ont été menées au sein de plus de 2.500 foyers et le comportement d’achat au niveau des préférences vis à vis de l’emballage a été établi avec un panel de 30.000 consommateurs.
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Quatre questions ont été posées aux consommateurs interrogés:
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1- Quel niveau de pertinence l’emballage apporte-t-il dans les critères de décision d’achat ?
2- Quelle est la pertinence d’un emballage durable ?
3- Quel type d’emballage jugez-vous être durable ou non ?
4- Quelles sont les préférences des consommateurs en fonction des différentes catégories sociétales ?
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D’où il ressort notamment que :
  • 75 % des interviewés estiment important qu’un minimum d’emballage soit utilisé afin d’éviter tout suremballage ou tout emballage double et que celui-ci soit en outre recyclable.
  • Près de 60 % des interviewés soulignent l’importance du caractère environnemental du matériau d’emballage utilisé.
  • 35 % des interviewés mettent en avant l’importance de la durabilité de l’emballage lors de l’achat d’un produit.
  • 15,8 % des interviewés se disent prêts à payer plus pour un emballage durable. ---
Cette étude est disponible auprès de l’association Pro Carton : Cliquez ici
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mardi 23 février 2010

Pack news of the week: Sustainable packaging and printing ink migration

"The trend is there. But what is sustainable packaging?"

But what is really challenging is that, in addition to the aims of reducing our own environmental footprint, we have set aims to help our customers reduce their footprint by 2015. For example, we have as an objective to sell 2 billion dollars worth of technologies and new materials to help reduce CO2 emissions or to save energy. We also want to double revenues which are not related to the use of fossil fuels by 2015. And for example, we are investing in R & D consequently in renewably-sourced materials. At DuPont, sustainability is not perceived as a constraint or a necessity but it is an integral part of our mission and strategy. It is a real growth engine.

Each type of packaging should be considered on a case by case basis, bearing in mind the following:
  • Packaging performances: to protect and preserve products but also respect the aesthetic and deluxe aspect which help sell the product and meet consumer expectations.
  • Environmental Impact: to reduce the impact on environment, one must be aware of the source of materials from which it originates, of its production process and to the packaging’s optimal end of life.
  • Economic equation: optimize or reduce costs.


EFSA to examine safety of non-plastic food contact materials

The European Food Safety Authority (EFSA) has set up an expert panel to evaluate the safety of non-plastic food contact materials such as inks and adhesives.

The EFSA scientific cooperation (ESCO) working group has been formed in response a number of episodes in the last few years involving the migration of non-plastic contact materials into food - particularly chemicals in printing inks such as ITX, 4-methylbenzophenone and benzophenone said the body. The most high profile of these related to the tainting of breakfast cereal after packaging ink 4-methylbenzophenone leached into the food. The incidents prompted a Europe-wide investigation.

The food safety watchdog said that at present there are no specific regulations for non-plastic food contact substances.

“Whilst EU rules specify that all materials coming into contact with foods must be safe, many non-plastic components of food contact materials - unlike plastic materials - are not subject to specific provisions at the European level”, said an EFSA statement.

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lundi 22 février 2010

Éco-conception des emballages : Concilier économie et écologie pour le bien de tous

En France, deux supermarchés, Auchan et Leclerc s’attaquent au suremballage : élimination d’emballages superflus, réduction à la source, concentration de produits liquides (détergents, adoucissants…), choix de matériaux facilement recyclables ou encore de matériaux d’origine renouvelable.

« Réduire le tonnage des emballages ne suffit plus, il faut maintenant éco-concevoir et prouver que cette démarche est bénéfique pour l’environnement ». L’économie est bien réelle pour le consommateur car en réduisant l’emballage, Auchan parvient à baisser le prix de revient des produits mais aussi à réduire les coûts de transports et ainsi à diminuer l’empreinte écologique des produits Auchan et Pouce et de l’enseigne. Patrice Zirotti, responsable emballage Auchan Production Alimentaire.-----

Au Québec, l’engagement vert des marchés d'alimentation se résume pour l’instant au bannissement des sacs en plastiques. Je pense qu’il est temps pour les Loblaws, Maxi, Metro, IGA, Provigo et compagnies de passer au crible l’emballage de certains de leurs produits. Ils doivent notamment étudier les emballages existants afin de repérer les exagérations et surtout exiger de leurs fournisseurs des emballages plus éco-responsables. Ces enseignes peuvent commencer par donner l’exemple en travaillant sur l’emballage de leur marque maison (Sélection Mérite, Choix du Président, No Name…).

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jeudi 18 février 2010

Logos Bio à Gogo : Le grand ménage par l’étiquette carbone

La prise de conscience actuelle envers l'environnement et son corollaire l’apparition de nouveaux produits biodégradables ont favorisé l'émergence de nombreux logos et labels. Cependant, la surabondance de pictogrammes vert et bio a de quoi emmêler le consommateur qui ne sait plus où donner de la tête et en vient à s’interroger sur leur fiabilité. Comment se retrouver dans cette « jungle » de logos?

La situation actuelle est plus que confuse. La sémantique utilisée pour la promotion de ces nouveaux produits Bio est souvent complexe, reposant sur des termes galvaudés et jouant sur l’ambigüité, semant amalgame et confusion. Les notions de «biodégradable, compostable, dégradable voire oxo-biodégradable» sont largement utilisées comme argument de promotion de matériaux «environnementaux». Or, il n’est pas certain que le grand public ait une connaissance exacte de ce que à quoi renvoie chacune de ses notions. Un contexte qui ne permet pas aux consommateurs, même avertis, d’opérer des choix éclairés.

En fait, la conception de nouveaux matériaux devrait toujours être guidée par le concept de «Cradle to Cradle» (du berceau au berceau). La biodégradabilité peut trop souvent être suspectée de «Greenwashing». Au lieu d’insister sur l’aspect biodégradable, il serait préférable de promouvoir le compostable. Rappelons que si un plastique est compostable, il est forcément biodégradable, mais la réciproque n’est pas vraie. De plus, en utilisant le terme compostable, cela ne laisse plus la place à l’ambigüité : le consommateur est d’emblée informé de ce qu’il devra en faire à la fin de son cycle de vie, c'est-à-dire le destiner au compostage.

Étiquette « empreinte carbone » sur les emballages

Il est vraisemblable que nombre de ces logos est condamné à disparaître avec l’arrivée imminente des étiquettes « empreinte carbone ». Ces étiquettes sont déjà une réalité au Japon et au Royaume-Uni et le sera en France d’ici un an. Il s’agit d’un étiquetage environnemental qui vise à informer le consommateur des émissions de gaz à effet de serre qu'implique la production d'un produit. Ces gaz sont responsables du réchauffement climatique de la planète. Cette étiquette apposée sur les produits, notamment de grande consommation, prend en compte les 5 étapes clés du cycle de vie : l'extraction des matières premières, le transport, la fabrication du produit, l’emballage et la distribution. Le résultat est exprimé en gramme équivalent CO2 pour 100g de produit fini.
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D’ici là, il s’avère impératif de mieux informer les consommateurs pour qu’ils comprennent quelle est la véritable valeur ajoutée environnementale de ces produits. Il ne faudrait pas qu’ils leur attribuent des vertus miraculeuses qui les déresponsabiliseraient d’une gestion plus éco-responsable des matières résiduelles commençant par une réduction à la source.

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mercredi 17 février 2010

"PACT" pour des produits plus éco-responsables

Mieux consommer est l’un des défis majeurs de la société actuelle et future. Le réflexe d’une consommation responsable de biens et services durables et de qualité est encore à développer au sein de notre société. À cette fin, l’intégration de politiques de développement durable est souhaitée par un nombre croissant d’entreprises et industries au Québec.

PACT (Projet d'Action Consommation Tranquille) est un organisme à but non lucratif créé en 2009. Il fait la promotion du design graphique responsable qui consiste à intégrer les principes du développement durable dès la conception graphique d’une marque, d’un bien ou d’un service. PACT en fait aussi la promotion par le biais de ses Formations nomades et ses Laboratoires conseils ainsi que par son Accès Réseau, un portail web pour les membres engagés dans cette démarche.

En plus d’avoir un impact social, PACT offre des solutions à valeur ajoutée pour l’entreprise. À cet effet, PACT permet aux parties prenantes d’amorcer un dialogue afin d’intégrer les notions du design graphique responsable en amont de la production d’un bien ou d’un service. Les avantages d’une telle démarche sont les suivant :
  1. Réduire les impact environnementaux
  2. Réduire les coûts internes de production
  3. Répondre à la demande des consommateurs
  4. Répondre à la demande des distributeurs
  5. Réduire ses contributions au régime de compensation pour la collecte sélective municipale
  6. Devenir un chef de file responsable
  7. Améliorer son image et se différencier de ses concurrents
Pour plus d'info, cliquez ici.
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lundi 15 février 2010

Emballer du vide ou concevoir des emballages plus éco-responsables?

Marc Tison de La Presse de Montréal publie aujourd'hui un article intitulé: Emballer du vide pour faire grande impression.

Il cite deux exemples: le premier, un emballage qui semble contenir 16 piles Energizer, mais qui n'en contient que 8. Le code AAA-8 est la seule indication de la quantité. La moitié de l'espace intérieur est occupée par une barquette de plastique parfaitement superflue: L'emballage des piles est nettement conçu pour donner une fausse impression. Renaud Legoux, professeur en marketing à HEC Montréal croit «qu'on est en train de jouer sur la perception de volume, la perception de quantité.»

Le deuxième, Les biscuits truffés Célébration de Leclerc sont très denses. Pour les loger dans une boîte de 300 g semblable aux autres, ils sont très confortablement disposés dans une barquette de plastique. Les deux compartiments du centre, moins profonds, ne contiennent que deux biscuits plutôt que quatre.

Marie-Josée Massicotte, directrice des communications de Leclerc, évoque tout d'abord des contraintes d'équipements de production. Elle reconnaît ensuite la préoccupation de l'espace tablette. «On est une entreprise qui vend des biscuits, dit-elle. L'impact en tablette doit être important, c'est certain. Mais tout en donnant la priorité au virage vert.»

Son article se termine par un dernier paragraphe intitulé : Virage vert? qui nous laisse sur notre faim. On peut se demander justement en quoi consiste ce virage vert ?
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A mon avis, le virage vert doit passer impérativement par l’application du concept d’éco-conception des emballages, qui intègre les aspects environnementaux, économiques et sociaux à chacune des étapes de la vie du couple contenu-contenant.
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L’éco-conception permet de maîtriser les coûts, de se différencier des concurrents tout en renforçant l’image de marque d’une entreprise, témoignant de son réel engagement dans la voie de la responsabilité environnementale. Ainsi, avec des emballages éco-conçus, l’entreprise utilise moins de matières premières, d’énergie et de transport, ce qui se traduit non seulement par un gain environnemental, mais aussi par un gain économique. C’est une démarche volontaire très valorisante pour l’image d’un organisme ou d’une entreprise, qui permet de crédibiliser sa communication environnementale dans la perspective d’un développement durable.
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Dans le cas des biscuits Leclerc, il s’agit essentiellement de privilégier la réduction à la source et d’encourager le recyclage. Ci-dessous, un exemple dont ils peuvent s’inspirer…
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vendredi 12 février 2010

Shrink sleeves for food and beverage packaging

You find enclosed my paper entitled: Shrink sleeves for food and beverage packaging, published in the February issue of Middle East Food Magazine. Good reading…
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Consumers are consistently looking for new and different products to purchase. To meet this desire, companies are constantly trying to find new ways to differentiate their products from their competitors. Shrink sleeves are a perfect means of doing so. They represent an exciting new trend in the world of packaging and a growing opportunity for converters.

A shrink sleeve is a new type of label that is printed in rolls of plastic film. Gravure is often utilized to print sleeves, especially if the shrink sleeve necessitates the highest quality graphics and/or very long runs. Flexo and offset printing are also used for shorter runs. Unlike labels, sleeves allow decorations and printing to cover the whole container. Shrink sleeves adhere to a container through the application of heat: hot air, steam, and infrared light.
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Behind the glamour of finished shrink label is its material. Polyvinyl chloride (PVC) is the most cost effective shrink material and the easiest to control in the shrink process. Its high shrinkability and low cost make it an attractive option. However, other substrates with comparable or more attractive properties are emerging such us PET and oriented polystyrene (OPS).
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Shrink sleeves provide many aesthetic and functional labeling and packaging advantages. Shrink sleeves provide high quality, 360 degree head-to-toe graphics on a series of complex packaging shapes and container geometries. The result maximizes on-shelf impact and appeal and contributes to differentiation in the marketplace. Shrink sleeves also offer tamper-evident capabilities by protecting lids and tops. Since the imprint of shrink sleeves is printed on the back of the label, shrink sleeves also protect against scratching and scuffing which often occur during product shipments. Shrink sleeves can also reduce inventory by eliminating the need to stock printed containers, and add shelf-life to the product through UV protection. Shrink Sleeves are easily removed in the recycling process resulting in less environmental impact.
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Altea Packaging is a leader in the production and conversion of flexible packaging, with a long experience and expertise in shrink sleeve packaging. Almost 400t/year of shrink sleeves are produced in Cogitel (Tunisia), Porta and Rotopack (Egypt) facilities. Altea Packaging provides sleeves to a wide range of customers in Egypt, Libya, Tunisia, Algeria and Senegal. In 2005, Altea Packaging received a “Prestige Helio Award” from the French Photogravure association “Pro Hélio” for a promotional Coca-Cola Sleeve based on the Nancy Ajram advertising campaign.
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Sleeve labeling technologies remain a strong area of label growth and development. Altea Packaging is in constant development and continuously researches innovations to improve consumer-friendly impact, marketing aspects, printability, machinability and costs reduction. In addition to providing aesthetically appealing labeling and packaging, Altea Packaging shrink sleeves are backed by service-driven production and customer care teams that are committed to precision printing and service. Altea Packaging will work within your deadlines and graphic design specifications.
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lundi 8 février 2010

SunChips lance le sac de croustilles compostable : Gestion de fin de vie et information?

La semaine dernière, SunChips, la gamme populaire de collations multigrains de Frito Lay Canada (division de PepsiCo), a lancé le premier sac de croustilles 100 % compostable au monde.

Au cours des prochains mois, SunChips collaborera avec les autorités locales afin d'inclure le nouvel emballage autant que possible dans les programmes de compostage.

"En concevant un emballage qui respecte l'environnement, Frito Lay nous permettra de sensibiliser les gens à l'importance environnementale du compostage, dit Susan Antler, directrice exécutive du Conseil canadien du compostage. Nous espérons que les initiatives comme le sac compostable SunChips, encourageront les Canadiens à faire du compostage pour qu'au fil du temps, il y ait une augmentation du nombre de ménages canadiens qui compostent. Nous espérons que cette initiative incite l'industrie à continuer de développer et d'améliorer la technologie nécessaire pour créer un emballage à partir de ressources renouvelables qui sera facilement incorporé aux systèmes de gestion des déchets."

Cette initiative est intéressante et semble témoigner d’un engagement environnemental. Promouvoir et généraliser l’usage des bioplastiques compostables est louable. Mais la question se pose de savoir si ces déchets finissent bel et bien dans le compost. Au Québec, le dernier Rapport sur la gestion des matières résiduelles (2008), mentionnait que le taux de récupération est actuellement très faible. Ainsi, pour le secteur municipal, seulement 8 % des toutes les matières organiques ont été récupérées en 2006 au lieu des 60% prévu dans la politique 1998-2008.

Peut-être y a-t-il cependant une petite lueur d’espoir avec la récente annonce d’un nouveau bac, destiné aux matières compostables, qui devrait arriver d'ici à 2014 dans les foyers du Grand Montréal. Québec et Ottawa en ont également donné les moyens aux villes de la région métropolitaine.

Le défi réside encore au niveau de la fin de vie de ces nouveaux emballages. Il faut en effet être vigilant et s’assurer que les nouveaux emballages compostables tiennent leurs promesses et qu’ils ne risquent pas de contaminer la chaîne du recyclage ou encore de se retrouver dans les sites d’enfouissement.

Mais il y aussi un autre défi de taille. Comment le consommateur pourra t-il différencier les nouveaux emballages compostables des autres types d’emballage ? La gestion de fin de vie de ces nouveaux emballages biodégradables par la filière compostage est tributaire du degré d’information et d’éducation du consommateur. Ce dernier doit être en mesure de les distinguer des emballages faits de plastiques conventionnels.

En effet, la promotion des articles et produits compostables doit impérativement s’accompagner du développement et de la généralisation d’infrastructures adéquates permettant le compostage. Il faut aussi informer et éduquer le consommateur pour qu’ils comprennent quelle est la véritable valeur ajoutée environnementale de ces produits afin que le « virage vert » ne s’avère coûteux et finalement contre-productif sur le plan environnemental.

En conclusion, les comportements à encourager doivent rester la réduction à la source, la réutilisation et le recyclage. Les bioplastiques n’ont vraiment de valeur ajoutée environnementale que lorsqu’il n’est pas possible d’envisager les 3R.
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dimanche 7 février 2010

Packaging of the week: Heinz Ketchup, To Dip or Squeeze?


A true packaging breakthrough, the Heinz Dip & Squeeze dual-function package gives ketchup lovers two ways to enjoy Heinz Ketchup: either peel back the lid for easy dipping, or tear off the tip to squeeze onto favorite foods. The new package holds three times as much Heinz Ketchup as the traditional packet.
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That means more ketchup when it’s wanted and where it’s wanted with less mess and a better overall dining experience. Now, busy Americans have a portable, clean and versatile package that makes it easier and more fun to dip or squeeze Heinz Ketchup no matter where they are.
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jeudi 4 février 2010

Plastique biodégradable : la grande illusion!

A priori, le plastique biodégradable semble très intéressant pour remplacer les articles en plastique traditionnel. C’est pourquoi plusieurs voient d’un bon œil les produits en plastique biodégradable qui envahissent graduellement les tablettes des magasins. Sacs poubelles, pellicule alimentaire, ustensiles, assiettes, verres jetables, barquettes pour les plats à emporter et bouteilles d’eau sont autant d’objets qu’on propose maintenant en version biodégradable. Mais les plastiques biodégradables sont-il vraiment avantageux d’un point de vue environnemental ? Et saviez-vous qu’il y en a deux sortes bien différentes ? J’ai demandé à Sophie Taillefer de RECYC-QUÉBEC de faire la lumière sur ce sujet.

Biodégradable 101
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La biodégradation c’est tout simplement la décomposition complète de la matière organique par des micro-organismes, comme des champignons microscopiques ou des bactéries, qui ont besoin de cette matière pour se nourrir et se reproduire. Selon les conditions (présence d’oxygène, de chaleur et d’humidité, par exemple), la biodégradation sera plus ou moins rapide. En fait, c’est ce qui se passe quand on fait du compost. Mais attention, car « le compostage est une forme de biodégradation en vitesse accélérée », explique Sophie Taillefer. Une précision importante, car pour qu’un produit soit composable, il doit se biodégrader au même rythme que les végétaux. La norme sur la biodégradation des plastiques par compostage exige qu’un produit se biodégrade à 90 % à l'intérieur d'une période de 180 jours (environ 6 mois).
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Plus de gaz à effet de serre
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Sur certains sacs en plastique biodégradable, on peut lire la mention « ce sac se dégrade dans les 12 mois ». Mais qu’arrive-t-il quand les produits biodégradables se retrouvent à l’enfouissement, au Québec ? « Dans la plupart des sites d’enfouissement, on compacte la matière pour qu’elle occupe moins de place. Donc, il y a de moins en moins d’oxygène. La biodégradation se fait de façon beaucoup plus lente par des micro-organismes qui vivent sans oxygène. Ces micro-organismes génèrent du méthane quand ils décomposent la matière. Or le méthane est un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que le CO2 », explique Sophie Taillefer. Les plastiques biodégradables qui se retrouvent à l’enfouissement contribuent donc au réchauffement climatique.
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Pas mieux que le plastique traditionnel
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En échangeant les plastiques traditionnels par des plastiques biodégradables, on échange aussi un impact environnemental par un autre qui pourrait avoir davantage de conséquences, à l’heure des changements climatiques. En effet, le plastique traditionnel génère peu de gaz à effet de serre car il est très stable et qu’il prend des centaines d’années à se biodégrader dans un site d’enfouissement. Par contre, il prend de la place ! Conclusion : les plastiques biodégradables, tout comme les plastiques traditionnels, ne devraient pas terminer leur vie à l’enfouissement car ce n’est pas une solution intéressante d’un point de vue environnemental.
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Deux grandes catégories de plastique biodégradables
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En plus, il faut savoir qu’il y a deux grandes catégories de plastiques biodégradables : les plastiques oxo-biodégradables et les plastiques d’origine végétale dits « compostables ». Les deux ont des propriétés très différentes et il est donc important de les distinguer.
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1. Le plastique oxo-biodégradable
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On le reconnait par la mention « oxo-biodégradable » ou « biodégradable » sur l’étiquette, l’emballage ou le produit lui-même. On le fabrique avec du plastique traditionnel auquel on ajoute un additif à base de métaux pour qu’il se fragmente en fin de vie avant d’être ultimement biodégradé.

L’oxo à l’enfouissement: Qu’arrive-t-il s’il se retrouve à l’enfouissement ? « À l’enfouissement la matière est compactée, il n’y a pas d’oxygène, la biodégradation est très lente et il y aura génération de méthane », rappelle Sophie Taillefer.
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Recyclable, vraiment ?: Sur certains produits en plastique oxo-biodégradable on peut lire la mention « recyclable ». Mais est-ce vraiment le cas ? Rien n’est moins sûr, selon Sophie Taillefer. « C’est incertain. Pour l’instant, on ne sait pas si les plastiques oxo-biodégradables sont compatibles avec le recyclage des plastiques traditionnels. S’ils se retrouvent dans la filière de recyclage avec d’autres plastiques et qu’on en fait un nouveau produit, comme un banc de parc, et qu’il perd ses propriétés, ça peut être problématique », explique-t-elle. C’est la raison pour laquelle RECYC-QUÉBEC travaille au développement d’une certification des sacs recyclables pour s’assurer que ce qui est en circulation sur le marché est vraiment recyclable. Cette certification pourrait par la suite être appliquée à tous les produits en plastique recyclable.
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L’oxo-biodégradable : non compostable: Les plastiques oxo-biodégradables ne répondent pas aux exigences du compostage. « Ils ne se dégradent pas au même rythme que la pelure de banane ou le cœur de pomme. Et le contenu en métaux provenant de l’additif peut être problématique », précise Sophie Taillefer. Les mettre dans le bac brun affecterait donc la qualité du compost.
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Conclusion sur les plastiques oxo-biodégradables: À moins de preuve du contraire, les plastiques oxo-biodégradables sont :
• Non recyclables,
• Non compostables.
• Ils finissent donc leur vie à l’enfouissement où ils génèrent plus de gaz à effet de serre que les plastiques traditionnels.
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On peut donc se questionner sérieusement sur leur utilité.
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2. Le plastique compostable
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Le deuxième type de plastique biodégradable qu’on retrouve sur le marché est un plastique d’origine végétale qu’on appelle communément le « plastique compostable ». Pour le fabriquer, on utilise généralement de l’amidon de maïs ou de la canne à sucre qu’on transforme en résine avant d’en faire des produits. On peut le reconnaitre par le terme « compostable » sur l’emballage. Il faut cependant s’assurer que le produit est réellement compostable en recherchant un logo de certification, comme celui du Bureau de normalisation du Québec.

Le compostable à l’enfouissement: On pourrait croire que les plastiques d’origine végétale sont plus intéressants que les plastiques oxo-biodégradables à l’enfouissement, mais ce n’est pas le cas. « Comme pour les autres plastiques biodégradables, on va avoir un impact au niveau des changements climatiques. La biodégradation des produits compostables va être très lente dans un site d’enfouissement et il va il y avoir génération de méthane. Ils ne sont donc pas destinés à l’enfouissement », insiste Sophie Taillefer.
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Pas pour le bac vert: Les plastiques compostables ne sont pas non plus destinés à être recyclés avec les plastiques traditionnels. « Si on les met au bac de récupération, ils peuvent être un contaminant pour les autres plastiques recyclables », précise Sophie Taillefer. Le compostable, ce n’est donc pas pour le bac vert !
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Au compost industriel: L’intérêt des plastiques compostables est réel si le produit est composté en fin de vie. Pour ça, il faut avoir accès à une collecte des matières organiques municipales. En effet, on ne devrait pas mettre des articles en plastique compostable dans un composteur domestique car le compost maison n’atteint pas une chaleur suffisamment élevée pour qu’ils soient vraiment biodégradés. Plusieurs municipalités recueillent les matières organiques dans un sac compostable mais, pour ce qui est des ustensiles et des couverts, des barquettes de biscuits et des bouteilles, il faut s’assurer que la municipalité les accepte avant de les mettre au bac brun.
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Conclusion sur les plastiques compostables: Les plastiques compostables sont :
• Non recyclable.
• S’ils finissent leur vie à l’enfouissement où ils génèrent plus de gaz à effet de serre que les plastiques traditionnels.
• Mais, ils sont très intéressants là où les municipalités les compostent.
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Que faire, comme consommateur ?
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Finalement, les plastiques biodégradables ne sont pas aussi verts qu’on pourrait le penser, sauf les plastiques compostables lorsqu’ils sont véritablement compostés en fin de vie.
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Selon Sophie Taillefer, « Les consommateurs devraient privilégier les produits durables, comme les gourdes et la vaisselle. En seconde option, choisir des produits en plastique recyclable pour lesquels il y a déjà une filière de recyclage. Et enfin, choisir des produits à contenu recyclé ». On revient au 3R : réduire, réutiliser et recycler
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Source : Le Vie en Vert
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Pour plus d'infos sur le sujet, veuillez consulter les liens ci-dessous:
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mercredi 3 février 2010

E.Leclerc : mieux concevoir l’emballage

E.Leclerc était le premier grand distributeur en France à ne plus distribuer de sacs en plastiques à leurs clients. Il pousse aujourd’hui l’audace à déshabiller certains produits aux emballages encombrants. La marque Repère vient ainsi de lancer plusieurs produits allégés de leurs habituels suremballages : Dentifrice, tube de concentré de tomates, gâteaux marbrés, yaourts...


Tous les produits porteurs de ce logo répondent à un critère de l’éco-conception adoptée par Marque Repère pour ses emballages (matière recyclée, réduction de poids…).


  • Simplifier au maximum le système d’emballage, trouver les justes dimensions, les poids optimum, faire la chasse au vide
  • Modifier les process de conditionnement pour limiter les pertes
  • Choisir des matériaux moins polluants, facilement recyclables et recyclés
  • Optimiser la logistique pour limiter le nombre de palettes à transporter
Bref, une belle initiative à propager…
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lundi 1 février 2010

Hausse du prix du sucre: les 3 options de l’industrie agor-alimentaire

Stéphanie Bérubé de La Presse a publié aujourd’hui un article intitulé : Hausse du prix du sucre: les cuisiniers changent de recettes.
La semaine dernière, le prix du sucre a atteint un sommet en 29 ans sur les marchés internationaux, à plus de 30 cents US la livre. La précieuse denrée, dont le prix a doublé depuis un an, est une nouvelle source d'inflation et force l'industrie alimentaire à s'ajuster
Elle présente les 3 options qui s’offrent à l’industrie agro-alimentaire :
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Première option: augmenter les prix
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«Dans un contexte où l'économie vit une période difficile, on ne peut pas vraiment augmenter le prix des produits», tranche Georges Gaucher, président des crèmes glacées Lambert.
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Deuxième option: garder le même produit, modifier la recette
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Avec le sucre, les choses ne sont pas simples. Les produits sucrants sur le marché sont généralement plus chers, à l'exception du sirop de maïs à haute teneur en fructose. Mais celui-ci a bien mauvaise réputation. Très présent dans les produits sucrés commerciaux, on l'a directement lié à l'épidémie d'obésité.
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Troisième option: la réduction des portions, au même prix (shrink packaging)


«Certaines entreprises profitent d'un nouveau look pour subtilement réduire la quantité», rappelle Islem Yezza, auteur du blogue Pakbec qui s'intéresse à l'industrie de l'emballage. Le phénomène a été remarqué à la fin de 2008, alors que le prix des denrées s'emballait. Certaines multinationales ont depuis emprunté cette avenue. Leclerc y songe. «Ça pourrait être une option qu'on serait forcés de prendre pour conserver nos marges», confie Jean-Marc Lemoine.
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«Les consommateurs sont très sensibles aux augmentations de prix, mais ne remarquent pas s'il y a eu une réduction de la quantité. Surtout que parfois, il ne s'agit que d'un gramme ou deux», dit Islem Yezza, qui travaille présentement pour une entreprise d'emballage en France. La demande pour de nouveaux formats est toujours très forte, dit-il. En France, un magazine spécialisé en consommation a d'ailleurs formé l'Observatoire de l'inflation masquée pour répertorier les produits qui ont subi une subtile cure d'amaigrissement, tout en gardant le même prix. «C'est tout à fait légal, estime Islem Yezza, mais en fait, c'est de l'inflation masquée!»

Vous pouvez consulter ici le dossier sur le phénomène du «Shrink Packaging»
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