mercredi 6 août 2008

La fin de vie des bioplastiques : le casse-tête!!!

Les bioplastiques sont en plein essor sur le marché canadien. Plusieurs organismes, événements sportifs et culturels font désormais le choix de cette alternative aux pétro-plastiques. Lors de la dernière coupe Rogers à Montréal, les organisateurs ont ainsi beaucoup communiqué (ici) sur le fait qu’ils ont utilisé de la vaisselle compostable. Cette initiative de Tennis Canada est intéressante et semble témoigner d’un engagement environnemental.


Promouvoir et généraliser l’usage des bioplastiques compostables est louable. Mais la question se pose de savoir si ces déchets finissent bel et bien dans le compost. Au Québec, le dernier Rapport sur la gestion des matières résiduelles (2008), mentionnait que le taux de récupération est actuellement très faible. Ainsi, pour le secteur municipal, seulement 8 % des toutes les matières organiques ont été récupérées en 2006 au lieu des 60% prévu dans la politique 1998-2008.

Les bioplastiques qui sont déviés de la voie du compostage risquent en effet, de causer plus d’impacts nocifs sur l’environnement ainsi que des dommages au sein de l’industrie de recyclage. En effet, la dégradation d’un bioplastique dans un site d’enfouissement génère du méthane, un des principaux gaz à effet de serre, dont le pouvoir réchauffant est environ 23 fois supérieur à celui du CO2. De même, les bioplastiques qui finissent dans un bac de recyclage risquent de contaminer la chaîne de recyclage, si l’on ne peut les différencier des pétro-plastiques.

Un récent article publié dans Packaging news intitulé : The PLA Puzzle, compare la destination finale du PLA, un bioplastique à base d’amidon, à un labyrinthe à plusieurs EXIT.

"Finding the most suitable final destination for packaging made from polylactic acid (PLA) can feel like trying to make your way out of a maze. A maze with more than one exit, and where the PLA players find it hard to agree on the right path to the finish."

L’industrie de recyclage américaine a mis aux défis NatureWorks, leader mondial des bioplastiques à base de PLA, de trouver une solution viable pour la fin du cycle de vie des contenants en PLA, plus spécifiquement les bouteilles, faute de quoi il faudrait, en attendant une solution, imposer un moratoire sur les nouvelles applications.

"Most PLA bottles are difficult to distinguish from PET or HDPE. Where more sophisticated equipment is used, PLA can be separated from other polymers. The real issue, says Eric Lombardi, president of the GrassRoots Recycling Network (GRRN), is the additional cost this imposes on sorting and recycling organisations. As a residue, these PLA bottles are likely to end up in landfill, without the benefit of recovery in any form."

En conclusion, la promotion des articles et produits compostables doit impérativement s’accompagner du développement et de la généralisation d’infrastructures adéquates permettant le compostage.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tout ce qui a été vivant fini par pourrire et produire du méthane...
La solution pourrait être de supprimer tous ce qui est vivant!