La crise de la listériose aurait pu être évitée, ou du moins atténuée, si l’industrie agroalimentaire canadienne s’était convertie plus tôt au dernier cri en matière d’emballage, les «emballages intelligents», déplore un spécialiste.
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Selon Islem Yezza, de l’Institut de technologie des emballages et du génie agroalimentaire (ITEGA), au collège Maisonneuve, la technologie des emballages a beaucoup progressé au cours des dernières années. «Cela ne joue plus seulement un rôle de barrière, comme avant. (…) Ce que cet épisode de listériose nous dit, c’est qu’il nous faut des emballages qui donnent des informations (sur la qualité du produit emballé) que le consommateur peut voir.»
Selon Islem Yezza, de l’Institut de technologie des emballages et du génie agroalimentaire (ITEGA), au collège Maisonneuve, la technologie des emballages a beaucoup progressé au cours des dernières années. «Cela ne joue plus seulement un rôle de barrière, comme avant. (…) Ce que cet épisode de listériose nous dit, c’est qu’il nous faut des emballages qui donnent des informations (sur la qualité du produit emballé) que le consommateur peut voir.»
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Et il est maintenant possible, dit-il, de fabriquer des emballages qui détectent certains microbes et avertissent l’acheteur éventuel que leur contenu est contaminé. L’entreprise américaine Sira Technologies, par exemple, produit des emballages dont le code barre se brouille lorsque la viande est infectée. Ces étiquettes intelligentes ne pourraient évidemment pas prévenir l’infection, mais elles éviteraient que de fortes doses de microbes atterrissent dans nos assiettes.
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Or, poursuit M. Yezza, dont le travail consiste à sensibiliser l’industrie à ces percées technologiques, «nous sommes très en retard par rapport à ce qui se fait en Europe (...où), avec la crise de la vache folle, les gens portent vraiment attention à ça. (…) Ici, il y a un potentiel, mais il faudrait une vision à plus long terme et arrêter d’attendre que le problème survienne pour agir.»
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M. Yezza espère que la crise de la listériose servira au moins à ouvrir les yeux de l’industrie. «Évidemment, ces emballages coûtent plus cher. Mais avec tout ce qui vient de tomber sur Maple Leaf, cela montre qu’attendre peut coûter très cher aussi…» Aux États-Unis, dit-il, le marché des emballages intelligents croit au rythme de 30 % par année.
---Il n’a pas été possible, hier, de s’entretenir avec le Conseil de la transformation agroalimentaire du Québec pour avoir l’opinion de l’industrie dans son ensemble. Chez l’entreprise Olymel, cependant, le porte-parole Richard Vigneault dit que ces emballages intelligents ne sont pas utilisés. La compagnie, dit-il, prend toutes les précautions nécessaires et a des experts qui demeurent «à l’affût» de ce genre d’innovations, mais ceux-ci n’en ont apparemment pas encore trouvé qui fasse l’affaire.
«Si Olymel avait connaissance d’un emballage qui permet de faire ces choses-là, on le considérerait sérieusement, c’est certain», dit-il.
Source : Jean-François Cliche, Le Soleil, Québec
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