lundi 7 janvier 2013

L’innovation, une affaire de collaboration


Je partage avec vous mon article sur l’Innovation Ouverte publié dans le dernier numéro de i-LEAD, le journal d’innovation de Cascades.

Pensez-y. Pour rester hautement concurrentiels, on doit être le premier à mettre de l’avant de nouvelles technologies et de nouveaux produits à valeur ajoutée. On doit aussi anticiper les tendances et les innovations ambiantes, et montrer la voie à l’industrie. Impossible d’y arriver seul dans son coin. Source d’idées et de solutions novatrices, l’expertise des fournisseurs, des consommateurs et des partenaires gagne à être mise à contribution. L’innovation ouverte a créé un espace pour la collaboration externe. Résultat : les efforts consentis en recherche et en développement de produits gagnent en efficience. Voilà de bonnes nouvelles pour l’entreprise.

L’innovation ouverte : définition et principaux avantages

Il faut retenir que l’innovation ouverte s’éloigne radicalement des modèles d’innovation du secteur privé, qui fonctionnent en boucle fermée. L’innovation ouverte part de l’idée qu’une foule de gens brillants font des découvertes brillantes à l’extérieur de l’entreprise. En tirant parti de leur potentiel, on augmente l’efficacité des efforts investis en innovation. La société et les employés se concentrent ainsi sur leurs domaines de prédilection, et on profite de contributions en R&D sans compromettre les buts de l’entreprise.

L’innovation ouverte a deux avantages principaux. Elle permet d’une part d’accélérer la recherche en facilitant la communication d’idées grâce à des réseaux axés sur l’action innovante et le développement partagé. L’innovation ouverte augmente d’autre part les profits liés au savoir et à la recherche. Elle fait éclater les limites spatiales et comble les manques de l’entreprise en savoir spécialisé et en main-d’œuvre qualifiée.

Le succès de l’innovation ouverte réside dans la collaboration multidimensionnelle. Plusieurs niveaux de collaboration se font en simultané : en aval avec les fournisseurs et les consommateurs, en amont avec les commerçants, sur un plan horizontal avec le personnel de l’entreprise et globalement avec les autres partenaires de l’écosystème et les groupes externes qui partagent les mêmes intérêts, y compris avec les experts indépendants et le milieu de la recherche universitaire.

Le but du jeu est la mise en marché accélérée de produits innovants. Les intermédiaires du domaine de l’innovation comme NineSigma, InnoCentive et IdeaConnection jouent un rôle central à ce titre. Peu importe la position actuelle de l’entreprise, ils l’aident à atteindre ses objectifs le plus rapidement possible et à augmenter ses capacités d’innovation ouverte. Véritables services d’innovation ouverte, les intermédiaires établissent la communication entre le public, le privé et les organismes à but non lucratif. Ils facilitent la mise au point de solutions et de produits, le partage de connaissances et la recherche de partenaires qui sauront améliorer et accélérer le cycle d’innovation de l’entreprise.

L’innovation ouverte : pas exactement une panacée pour Procter & Gamble

L’innovation ouverte se veut une méthode efficace pour avoir accès à des idées venant de l’extérieur de l’entreprise. Pour rester rentable à long terme, le projet d’innovation doit reposer sur un processus structuré et reproductible qui ne repose pas uniquement sur l’innovation ouverte. Les efforts investis en innovation doivent être constants. L’exemple de Procter & Gamble montre bien la nécessité de conserver un équilibre stratégique. P&G a fait appel à des partenaires externes pour augmenter sa cadence en recherche et développement. Il en a résulté une décentralisation du département de R&D et un investissement en recherche devenu fonction du profit immédiat : on privilégiait les résultats immédiats, donc modestes et graduels, plutôt que la recherche de longue haleine, qui mène à des découvertes révolutionnaires.

Conclusion

Chaque entreprise est unique. Son niveau d’engagement et son approche en innovation ouverte varient en fonction de ses besoins spécifiques. Il ne suffit donc pas de copier-coller l’approche d’une concurrente.
On a remarqué que sans le profond changement de culture nécessaire, l’innovation ouverte reste trop souvent confinée au département interne de R&D. Son objet se limite alors essentiellement à des questions techniques pointues.

Un conseil : prendre la vague stratégique et apprendre de ses expériences. C’est la clé pour intégrer peu à peu l’innovation ouverte à la culture d’entreprise et atteindre les objectifs les plus ambitieux!

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