lundi 16 août 2010

Bisphénol A: la substance est présente chez 9 Canadiens sur 10

Neuf Canadiens sur dix ont dans leur organisme du bisphénol A (BPA), un produit chimique industriel utilisé dans les emballages alimentaires et pouvant agir comme un perturbateur hormonal, selon un rapport du ministère de la Santé rendu public lundi.

La présence du BPA dans l'urine est la plus forte chez les adolescents âgés de 12 à 19 ans et la plus faible chez les personnes de plus de 60 ans, selon les résultats d'une enquête de Statistique Canada ayant porté sur 5.600 volontaires entre 2007 et 2009 et destinée à mesurer la présence de plus de 80 contaminants dans leur corps.

"Santé Canada, rappelle le rapport, a fait une évaluation scientifique préalable de l'impact de l'exposition des humains et de l'environnement au BPA et a conclu que cette substance est nuisible pour la santé humaine et l'environnement" selon les critères édictés dans une loi de 1999 sur la protection de l'environnement.

Les catégories à risque à protéger en priorité sont les nouveau-nés et les bébés et c'est ainsi que le Canada a interdit en mars dernier la vente des biberons en polycarbonate contenant du bisphénol A.

Cependant, indique le rapport, "Santé Canada a conclu que l'exposition actuelle au BPA provenant des matériaux d'emballage des aliments ne pose pas de risque pour la santé de la population en général, y compris pour la santé des nouveau-nés et des nourrissons".

La dose journalière admissible au Canada est de 25 microgrammes par kilogramme de poids corporel.

Or, la moyenne de concentration de bisphénol A chez les Canadiens s'est établie à 1,16 microgramme par litre d'urine.

Le bisphénol A se comportant comme un oestrogène et donc risquant d'affecter le système hormonal, il est soupçonné d'augmenter les risques de puberté précoce chez les femmes, de cancer de la prostate ou du sein et d'anomalies de reproduction. De tels effets ont été observés chez des rongeurs de laboratoire.

Mais de nombreuses études commandées par les industriels qui l'utilisent massivement comme additif dans le plastique de type polycarbonate pour bouteilles d'eau et revêtement de canettes, tendent à démontrer que ces craintes ne sont pas scientifiquement fondées chez l'homme.


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