L’annonce de l’évolution du barème d’Eco-emballages, depuis presque un an à présent, avait de façon logique été reliée à cette phrase tirée du grenelle de l’environnement : «...les contributions des industriels aux éco-organismes seront modulés en fonction des critères d’éco-conception… »
Après avoir suivi le cycle de réunions présentant ce nouveau barème, force est de constater que si le barème augmente dans son intégralité (+25%), et que certains emballages ciblés, « perturbateurs du recyclage », verront leur cotisation majorée, trois point importants n’ont pas été explorés :
Après avoir suivi le cycle de réunions présentant ce nouveau barème, force est de constater que si le barème augmente dans son intégralité (+25%), et que certains emballages ciblés, « perturbateurs du recyclage », verront leur cotisation majorée, trois point importants n’ont pas été explorés :
- Absence de création de nouvelles filières (de recyclage de matériau compostable ou compostage) ou d’élargissement du gisement (par exemple barquettes).
- Absence de minoration pour les industriels ayant déjà pris en compte des critères d’éco-conception tels que le passage d’un emballage multi-matériaux à un emballage mono-matériau, le changement ne donnant pas lieu à une réduction de poids significative (ce qui peut être le cas pour une barquette avec un opercule mono-matériau : ce changement, même s’il permet en théorie le recyclage, ne donne pas lieu à une diminution de la contribution).
- Absence de prise en compte des matériaux fragmentables (des plastiques « classiques », auxquels ont été ajoutés des additifs permettant au matériau de se diviser en petits fragments, sous l’influence de divers facteurs, une fois leur phase d’utilisation terminée). Ces plastiques font l’objet de rejet de la part de nombreux centres de tri québécois car la présence d’une faible part de ce matériaux « additivés » parmi le gisement « classique » suffit à diminuer de façon conséquente la qualité de la matière recyclée produite. Ces matériaux fragmentables sont aussi utilisés en France, pour l’instant majoritairement pour la fabrication de sacs et sachets. Mais demain ? des bouteilles des PET dégradables viennent d’être mises sur le marché canadien ; l’éventualité de leur arrivée sur le sol français ne peut donc être exclue. Or aucun équipement de tri ne peut actuellement les différencier de façon sûre des bouteilles PET « classiques ». Les filières de recyclage des flacons-bouteilles seront donc irrémédiablement polluées à terme. Attendrons-nous qu’elles le soient effectivement pour formaliser des interdictions ou des surtaxes ?
Les efforts réalisés depuis 15 ans sous l’impulsion des différents éco-organismes ont indéniablement donné des résultats probants en termes de valorisation des déchets d’emballages. Cependant, améliorer la valorisation passerait par de nouvelles pratiques, dont certaines seraient peut-être restrictives, mais qui seules permettraient l’amélioration d’un système qui a peut être atteint ses limites
*Contribution spéciale d’une lectrice de ce blog.
*Contribution spéciale d’une lectrice de ce blog.
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A lire aussi: Évolution des barèmes Eco-emballages en France (1)
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