vendredi 28 novembre 2008

Plastique Oxo-biodégradable : miracle ou miroir aux alouettes ?

Ces jours-ci, les plastiques additivés (oxo-biodégradable) ont le vent en poupe (ici, ici et ). Au Québec, les sacs oxo pullulent.

Je reprends ici un commentaire qui m’a été laissé à la suite de mon billet sur le débat consacré au débat houleux entre pro oxo et pro Bio plastiques lors du congrès Pack Vision.

Les polyéfines additivées posent plusieurs questions:
  1. Les additifs restent des secrets de fabrication toujours très bien gardés et difficiles à identifier pour des raisons analytiques et aussi parce que les compositions sont modifiées en permanence.
  2. Certains additifs sont carrément toxiques et d'autres cachent leur toxicité derrière une règlementation soit laxiste, soit incomplète.
  3. La dégradation de ces matériaux produits des microparticules de plastiques, des cétones divers, des radicaux libres etc... dont les conséquences éventuelles sur l'environnement ne sont jamais prisent en compte (aucune norme actuelle n'y fait référence).

  4. L'argumentation selon laquelle ces produits sont biodégradables après avoir subit des pré-traitements UV/chaleur est partiellement vraie. Une biodégradation est effectivement observée, mais elle reste souvent faible et de toute manière incompatible avec les exigences des normes actuelles (particulièrement les normes EN 13432 et NF U52001).
    Les prétraitements (artificiels) organisent un biais important dans les résultats de la biodégradation observée ensuite. En effet, ces prétraitements sont en général effectués (pour des raisons de rapidité) à des températures de 60°C ou plus. A ces températures, selon l'état d'oxygénation du milieu, une dégradation suffisante (mesurée par l'augmentation des quantités de radicaux carbonyles formés) n'est atteinte qu'après +/- 400 heures à 7000 heures ou plus. Ramenée à des températures "normales" de 20-25°C ce même nombre d'heures doit être multiplié par des coefficients de l'ordre de 30...faites le compte en années. Ce n'est qu'au delà de cette dégradation qu'on peut espérer une certaine biodégradation.
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  5. Les additifs utilisés permettent d'observer un décroissance rapide des masses moléculaires moyennes...Certes c'est vrai mais on oublie trop souvent d'expliquer que des réticulations peuvent être observées avec une remontées de ces mêmes masses indiquant de manière "indirecte" une diminution des possibilités éventuelles de biodégradation.

  6. Expliquer que les polyoléfines additivées peuvent être "recyclées" est un non sens. Par essence ces matériaux, une fois exposés à l'oxygène, à la chaleur et aux UV sont dégradés en matériaux très petits souvent invisibles à l'œil nu...comment les ramasser? à la pincette? Par ailleurs les produits de la dégradation n'ont plus les propriété physico-chimiques des matériaux d'origine...impossible de les faire "refondre" pour en extruder de nouveaux produits (Impossible de faire du neuf avec du vieux).

  7. Vendre des polyoléfines additivées...OK...pas de problème mais il faut rester honnête et annoncer les vraies couleurs. Oxo-biodégradable c'est le début de la confusion, il faut dire dégradable c'est tout et surtout ne faire référence à aucune norme de biodégradabilité.
Vous pouvez lire aussi le point de vue de l’Oxo Biodegradable Plastics Institut.
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Vous pouvez consulter ici le dossier sur les plastiques oxo-biodégradables
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Cà m'énerve...

Que lit-on dans le document de l'OPI au sujet des oxo-biodégradables?
On y lit par exemple que les micro-organisme peuvent se nourrir de molécules perlées (un prochain IgNobel de chimie sera très certainement décerné pour cette nouvelle découverte!)
Le fait que les morceaux de plastique changent de structure chimique ne présume en rien de leur possible biodégradation
Les emballages oxo-biodégradables ne peuvent évidemment pas être recyclés une fois dégradés. Il ne le peuvent qu'à la condition que le processus de dégradation (réaction en chaîne) n'ait pas du tout débuté...mais dans ce cas à quoi servent-ils??? Autant utiliser des polyoléfines "classiques" non additivées
Lorsque de tels plastiques sont enfouis dans des décharges qui produisent du méthane en quantité, celà signifie qu'on est en milieu anaérobie, donc pauvre à très pauvre en oxygène...dans de telles conditions la peroxydation des polyoléfines additivées est quasiment impossible ou dans tous les cas très lente.
Dans l'étude CRIQ (Québec) effectivement les sacs ont disparus, mais conclure qu'il y a eu biodégradation est sans fondement. Certes les produits organiques contenus dans les sacs ont été biodégradés, mais les sacs ont été dégradés du fait de la présence des additifs photo-thermodégradants...la bio dégradation reste à prouver.
Le cobalt utilisé (en fait ce sont très souvent des stéarates)est effectivement utilisé en faible quantité (1.74 mg/sac de 6g)mais hélas les sacs de caisse sont utilisé en quantités colossales (15 milliards d'unités par an en France par exemple)ce qui, si tous les sacs de caisse étaient remplacés par des sacs en polyoléfine additivée équivaudrait à étaler plus de 26 tonnes de cobalt par an sur le seul territoir français !!! A de tels niveaux on est dans le domaine de la toxicité, même si le cobalt n'est pas un élément de contrôle repris par les normes existantes.
Autre chose, le cobalt n'est pas un micronutriment "obligatoire" pour la plupart des êtres vivants et sous-entendre que sa dispersion dans la nature seraient "favorable" à l'environnement tient de la manipulation mentale!

Bon...je vais boire un café "histoire de me désénervé" sans doute ?

ecologik94 a dit…

Il est revenu le monsieur énervé ?
Monsieur il faut lire les publications scientifiques !!
Qui montre qu'un polyethylène oxydé avec une masse inférieure a 10000 daltons devient biodégradable .
soumis au test de STURM ISO 14853 un film oxydé oxo-biodégradable dégage du CO2
Il y a donc biodégradation ,au microscope electronique on y voit les micro organismes se multiplier a la surface
Le CNEP en France le confirme ainsi que nombre de scientifique.
Cette masse moleculaire est atteinte en 72 semaines a 25 °c sur un sac poubelle (etude du CRIQ )produit du commerce suivant le guide de test ASTM 6954
Donc il ne s'agit pas de 30 ans !!
Le recyclage est évidemment possible si le produit n'est pas dégradé ,si il est dégradé c'est qu il a été abandonné dans la nature ,et c'est justement ce que l'on veut .
que les plastiques disparaissent sans toxicité en cas d'abandon .Sinon le recyclage est la meilleure solution .
quand au cobalt il n'y a pas que ça !! il y a d'autres sels de métaux .
et 15 milliards de sacs abandonné c'est idiot
En France la suppression par les grandes surfaces a ramené la quantité a moins de 2 milliards
et heureusement tout le monde ne va pas les entasser au meme en droit .
Votre argument de pollution n'a pas de fondement .
Dons pas de miracle pas de prix nobel ,juste de la chimie ,de la documentation scientifique et un peu d'honneteté intellectuel ...