lundi 8 février 2010

SunChips lance le sac de croustilles compostable : Gestion de fin de vie et information?

La semaine dernière, SunChips, la gamme populaire de collations multigrains de Frito Lay Canada (division de PepsiCo), a lancé le premier sac de croustilles 100 % compostable au monde.

Au cours des prochains mois, SunChips collaborera avec les autorités locales afin d'inclure le nouvel emballage autant que possible dans les programmes de compostage.

"En concevant un emballage qui respecte l'environnement, Frito Lay nous permettra de sensibiliser les gens à l'importance environnementale du compostage, dit Susan Antler, directrice exécutive du Conseil canadien du compostage. Nous espérons que les initiatives comme le sac compostable SunChips, encourageront les Canadiens à faire du compostage pour qu'au fil du temps, il y ait une augmentation du nombre de ménages canadiens qui compostent. Nous espérons que cette initiative incite l'industrie à continuer de développer et d'améliorer la technologie nécessaire pour créer un emballage à partir de ressources renouvelables qui sera facilement incorporé aux systèmes de gestion des déchets."

Cette initiative est intéressante et semble témoigner d’un engagement environnemental. Promouvoir et généraliser l’usage des bioplastiques compostables est louable. Mais la question se pose de savoir si ces déchets finissent bel et bien dans le compost. Au Québec, le dernier Rapport sur la gestion des matières résiduelles (2008), mentionnait que le taux de récupération est actuellement très faible. Ainsi, pour le secteur municipal, seulement 8 % des toutes les matières organiques ont été récupérées en 2006 au lieu des 60% prévu dans la politique 1998-2008.

Peut-être y a-t-il cependant une petite lueur d’espoir avec la récente annonce d’un nouveau bac, destiné aux matières compostables, qui devrait arriver d'ici à 2014 dans les foyers du Grand Montréal. Québec et Ottawa en ont également donné les moyens aux villes de la région métropolitaine.

Le défi réside encore au niveau de la fin de vie de ces nouveaux emballages. Il faut en effet être vigilant et s’assurer que les nouveaux emballages compostables tiennent leurs promesses et qu’ils ne risquent pas de contaminer la chaîne du recyclage ou encore de se retrouver dans les sites d’enfouissement.

Mais il y aussi un autre défi de taille. Comment le consommateur pourra t-il différencier les nouveaux emballages compostables des autres types d’emballage ? La gestion de fin de vie de ces nouveaux emballages biodégradables par la filière compostage est tributaire du degré d’information et d’éducation du consommateur. Ce dernier doit être en mesure de les distinguer des emballages faits de plastiques conventionnels.

En effet, la promotion des articles et produits compostables doit impérativement s’accompagner du développement et de la généralisation d’infrastructures adéquates permettant le compostage. Il faut aussi informer et éduquer le consommateur pour qu’ils comprennent quelle est la véritable valeur ajoutée environnementale de ces produits afin que le « virage vert » ne s’avère coûteux et finalement contre-productif sur le plan environnemental.

En conclusion, les comportements à encourager doivent rester la réduction à la source, la réutilisation et le recyclage. Les bioplastiques n’ont vraiment de valeur ajoutée environnementale que lorsqu’il n’est pas possible d’envisager les 3R.
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1 commentaire:

Ariane Cambron a dit…

Bonjour,

Article intéressant et belle initiative, mais les plastique biodégradables ne sont vraiment intéressants que dans l'optique où il y a une collecte de déchets compostables organisée dans la municipalité. Ces plastiques ne se décomposent pas dans un bac de compost familial parce que la chaleur atteinte n'est pas assez élevée. C'est comme si la technologie était trop rapide pour nos infrastructures... dommage.

Reportage très intéressant à la semaine verte de Télé Québec la semaine dernière.

http://vieenvert.telequebec.tv/occurrence.aspx?id=578