mardi 29 septembre 2009

Suremballage au Québec : réduire sans nuire

Je partage avec vous cet article d’Éric Yvan Lemay, publié aujourd’hui dans le Journal de Montréal : Trop d'emballages

Au moment où plusieurs épiceries imposent une «taxe» de cinq cents pour limiter l'utilisation des sacs de plastique et protéger l'environnement, on nous vend de plus en plus de produits suremballés dans du carton, du plastique et du styromousse.

Dans toutes les épiceries, on retrouve notamment des fruits et légumes emballés dans des barquettes en styromousse. Certaines, un peu plus soucieuses de l'écologie, optent pour le Bioxo ou le carton.

Je me permets de faire quelques commentaires :

1- Beaucoup de compagnies nous font miroiter leur tournant vert. On nous taxe les sacs en plastiques, mais on nous vend des produits sur-emballés. Le cas des mandarines chinoises emballées individuellement dans des sachets plastiques est édifiant. Faut-il y voir un paradoxe? Non seulement faire venir des mandarines de Chine semble bien loin d’un véritable engagement vert, mais encore le conditionnement de ces agrumes laisse perplexe alors que la tendance en matière d’emballage est surtout à la réduction à la source (ici et ).

2- En plus de la protection de l’environnement, les emballages alimentaires actuels doivent contribuer à la préservation de la salubrité et des propriétés organoleptiques et nutritionnelles du produit emballé, à la prolongation de la durée de vie des aliments à l’accroissement de la rentabilité, au confort d’utilisation et à la différenciation.

3- L’emballage constitue un atout majeur dans la réduction des pertes de produits périssables. Je cite ici l’exemple des concombres protégés par un film rétractable. En effet, ce film permet de multiplier par 5 la durée de vie des concombres.

4- Encourager ce type de produit va totalement à l’encontre de ce qu’il faut professer en matière de gestion des matières résiduelles : réduction à la source, réutilisation et recyclage. En déresponsabilisant les consommateurs et les distributeurs, on envoie des messages erronés, laissant croire que le produit va « magiquement » disparaître.

5- Les détaillants du Québec seraient bien inspirés de suivre l’initiative "Scorecard de Wal-Mart", un système de notation des emballages qui permet d’évaluer les progrès de ses fournisseurs en ce qui concerne le développement d'emballages "environnementaux". En cas de mauvais score, les produits seront déréférencés.

6- Une piste à explorer pour les entreprises : L’éco-conception. Il s’agit d’une démarche novatrice et préventive, qui vise à minimiser l’impact de ces derniers sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie. Essentiellement, il s’agit de privilégier la réduction à la source, d’encourager la réutilisation et le recyclage, et de promouvoir la mise au point de matériaux renouvelables.

7- Avec des emballages éco-conçus, l'entreprise utilise moins de matières premières, moins d'énergie et optimise le transport, ce qui se traduit non seulement par un gain environnemental mais aussi par un gain économique. C’est une démarche volontaire, très valorisante pour l’image d’un organisme ou d’une entreprise et qui permet de crédibiliser sa communication environnementale dans la perspective d’un développement durable.

Vous pouvez consulter ici le dossier consacré au suremballage (Over-packaging)
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