Carton recyclé et sécurité alimentaire : une barrière fonctionnelle à la rescousse!

Ci-dessous, mon article publié dans le dernier numéro du journal interne de Cascades : Le Cascadeur.

Une récente étude suisse vient de révéler que le carton recyclé utilisé pour fabriquer les boîtes de céréales pouvait représenter un risque pour la santé des consommateurs.

Migration des huiles minérales

Des chercheurs suisses du Food safety laboratory de Zurich ont découvert que le papier recyclé utilisé pour fabriquer des boîtes en carton contenait des huiles minérales, capables de traverser l'emballage et de se diffuser dans la nourriture. Selon l'étude publiée dans la revue Packaging and Technology Science, les pâtes et le riz pourraient présenter le même risque. 

Les huiles minérales proviendraient en fait de l'encre des journaux et autres matériaux imprimés qui sont utilisés comme matière première. Pour les  toxicologues, une inflammation persistante de certains organes internes pourrait survenir. D'autre part, l’exposition aux huiles minérales accroit les risques de cancer.

Les fabricants de céréales auraient déjà commencé à modifier l'emballage de leurs produits. Ainsi, Le groupe anglais Jordans a pris la décision radicale de supprimer tout carton recyclé de ses emballages. Les entreprises Kellogg's et Weetabix tentent plutôt de limiter les taux d'huiles minérales en fabricant le carton à partir d'autres matériaux. Le géant suisse de l'alimentaire Nestlé estime que la sélection des fibres permet de réduire le niveau d'huiles minérales dans ses emballages.

Quelles solutions pour empêcher cette migration?

Interpellée par ce risque qui hante l’industrie agro-alimentaire, la Confédération Européenne de l'Industrie des pates, papiers et cartons (CEPI) réfléchit aux mesures qui pourraient être mise en place. Toutes les pistes envisagées suscitent cependant des interrogations :

1. Utiliser un sac barrière aux huiles minérales. Toutefois, il faut trouver la bonne barrière qui permet de réduire ou prévenir la migration.
2. Incorporer plus de fibre vierge. La dilution n’est pas une solution, il y aura toujours un risque de migration.
3. Améliorer le tri et éviter que le papier journal se retrouve dans du carton dédié à l’emballage alimentaire. Cette option pourrait réduire grandement les risques de migration toutefois des contraintes pratiques au niveau du tri et de la collecte se posent.
4. Changer les encres utilisées pour imprimer les journaux. Cette option réglera le problème à la source, cependant, elle est peu probable dans une industrie déjà fortement fragilisée par  concurrence des médias et supports électroniques.

De plus, toutes ces propositions impliquent des augmentations de coût du carton ou/et des changements majeurs au niveau des procédés.

Barrière fonctionnelle : sécurité et durabilité

Au sein du groupe GPS, quatre usines sont spécialisées dans l’application de barrières fonctionnelles sur du carton. Trois usines (Conversion, Tacoma et Birmingham) appliquent différentes résines/polymères sur du papier (extrusion Coating/lamination) et une usine (Converdis) utilise la technologie de couchage à base d’eau (water-based coatings).

Le couchage par extrusion autant que le couchage à base d’eau peut se révéler être une option des plus prometteuses, néanmoins les défis restent de taille. Il faut développer une barrière fonctionnelle innovante qui permette de stopper la migration des huiles minérales.

Une telle barrière présente le double avantage de garantir la sécurité alimentaire et d’offrir un emballage éco-responsable. Cette barrière va non seulement stopper la migration des huiles minérales, mais aussi protéger le produit lors du transport, évitant des contaminations croisées (cross-contamination).

Vous trouvez ici la conférence intitulée : Emballage papier : flexible, pratique et éco-responsable, que j’ai donnée dans le cadre de la deuxième édition du colloque sur l’éco-responsabilité organisé par l’Institut des communications graphiques du Québec (ICGQ). J’ai étalé les diverses solutions proposées par Cascades pour compenser les défaillances du papier en termes de propriétés barrières et faire de l’emballage papier une véritable alternative viable et durable.