lundi 9 mars 2009

Plastiques oxo-biodégradables : dithiocarbamate, écotoxicité et biodégradabilité

Pour l’intérêt de tous, je vais répondre aux questions soulevées par Anonyme dans le post intitulé : Sacs oxo-biodégradables : la fausse promesse ?

Un petit rappel, ce billet a été rédigé à partir d’articles récemment publiés dans des magazines et journaux sérieux. Je ne fais pas le procès contre les oxo. Je ne fais que relater des faits et aux consommateurs/utilisateurs de faire leurs choix. Par ailleurs, je ne prends pas position. Comme tout produit il y a forcément du positif et du négatif en fonction de son utilisation et sa fin de vie. Cependant, il importe de faire la lumière sur les confusions et les ambigüités que contribuent à forger certains produits.

Ce n’est sans doute pas un hasard si à l’heure actuelle diverses sources, qui n’ont a priori pas d’intérêt particuliers à se positionner contre les oxo-biodégradables, remettent en question certains arguments avancés par les vendeurs des produits oxo-biodégradables. Tout ne peut pas être que cabale, mauvais procès d’intention ou pire attaque sournoise de produits concurrents.
---
Concernant les dithiocarbamates, en dépit des secrets de fabrication toujours très bien gardés, plusieurs publications scientifiques parlent d’additifs tels que les dithiocarbamates de fer, de nickel, de manganèse ou les stéarates utilisés pour favoriser la dégradation.

Dans la fameuse étude de l’ADEME (voir commentaire ici) il est donné une définition des oxo-dégradables (et non oxo-biodégradable!!!) qui se lit comme suit: potentiel d’un polymère à se dégrader grâce à l’ajout d’additifs (dithiocarbamate de fer, nickel, manganèse, stéarate de nickel…) qui permettra un fractionnement du polymère par les rayons du soleil (rayons UV), la chaleur et/ou une action.

Concernant l’écotoxicité des additifs, je ne mets pas en doute les tests OECD 208 réalisés par les certificateurs américains, canadiens, européens; je ne fais qu’évoquer un autre son de cloche : la position de l’European Bioplastics.

Product Safety and Ecotoxicity. The so called "oxo-biodegradable" additives pose several concerns regarding safety and ecotoxicity. These additives are based on ionic metals that trigger PE fragmentation. Some metal compounds used in these products are classified and labelled under the EU Directive 67/548/EEC on Dangerous Substances as causing adverse effects on humans and theenvironment. For instance, cobalt Co(II), has been found in concentrations higher than 4,000 mg/kg in "oxo-biodegradable" additives. At such high concentrations these materials are considered harmful if released into the environment, and are regulated at the workplace of plastic manufacturers and converters, since metal fumes might be released through dust or under heating. During the fragmentation process however, regulated metals may be liberated into the environment with the consequence of adding (eco)toxic persistent and bio accumulative CMR substances(Carcinogenic, Mutagenic, toxic to Reproduction).

Concernant la biodégradation des polymères additivés, rien ne semble clair. Sont-ils biodégradables ou seulement dégradables?

Le National Advertising Division (NAD), un organisme chargé d’évaluer la véracité de la publicité aux États-Unis vient de recommander à GP Plastics Corp, le producteur de sacs oxo-biodégradables, de modifier ou de cesser de diffuser certaines fausses affirmations concernant leurs produits.

The National Advertising Division in the United States ruled that plastic bags that were oxo-biodegradable could not be marketed as being biodegradable according to Federal Trade Commission (FTC) guidelines for the use of environmental marketing claims.

Différentes publications font état d’une biodégradation très lente et faible du polyéthylène additivé (sur cent à deux cents ans).

Finalement, ces organismes aussi sérieux soient-ils peuvent se tromper et corriger leur position. Ce ne serait pas une première, le Bisphénol A (BPA) en est un exemple récent.
---
Vous pouvez consulter ici le dossier sur les plastiques oxo-biodégradables
---

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Sais-tu pourquoi l'Anonyme utilise la 14855 ???? Tout simplement parce que cette norme ne fixe aucun seuil !!!!
Elle définit seulement une technique ...point à la ligne

Si avec cette technique tu trouves 10% de biodégradation ou 95% de biodégradation, c'est pareil...il y a eu biodégradation ! Aucun seuil n'est fixé en deçà duquel le produit ne peut être déclaré biodégradable.

Voilà pourquoi l'Anonyme fuit la 13432

Anonyme a dit…

Bonjour
en réponse à: anonyme fuit la 13432 ? !!!!
Des films oxo-biodégradable on été testé en accord avec la ISO 14855 car c'est une des methodologies qui est utilisée pour la mesure de la biodégradabilité .
Cette métode est aussi au sein de la 13432 comme la 14852 mesure en milieu aqueux la 14853 ou la 14851 .
Ces méthodes ont des critéres de validité bien precis ce sont des méthodes définies par le comité ISO et qui utilisent la cellulose comme référence
Un produit testé selon ces méthodes et qui satisfait ces critéres est biodégradable.
Comment pouvez vous recuser ces méthodes ?

La 13432 n'est pas une méthode de mesure de la biodégradabilité mais de compostage avec 4 critéres principaux
Je vous conseille de la lire probablement plusieurs fois . Les températures recommandées pour les mesures de biodégradation sont de 58°c ce qui correspond aux températures de compostage industriels ceci est parfait .Mais ceci est restrictif et ne represente en rien les conditions retrouvées dans la nature Par ex le PLA est certifié EN 13432 mais ne se biodégrade pas dans la nature ou bien très lentement .Rien a voir avec les 180 j des normes de compostages .
La norme EN 13432 represente ce qui est ecrit dans son titre une norme sur les produits compostables elle ne concerne pas les emballages ou déchets d'emballage pouvant se retrouver par hasard dans l'environnement ,ça aussi c'est écrit dans le texte de la norme .
l'abandon la persistance dans l'environnement en cas d'abandon volontaire ou par accident voila le probléme des déchets d'emballage en toute matière et en plastique surtout .Les oxo aident a minimiser cet impact sans stopper le recyclage la réutilisation ,la minimisation de l'utilisation des ressources par l'optimisation des performances .

Anonyme a dit…

Bonjour
pour les terminologies je vous invite a consulter ce document de normalisation officiel européen qui existe en français et en anglais et qui décrit les différents processus de dégradation et de biodégradation

CEN/TC 249
Date: 2005-09
prCEN/TR 15351:2005
Plastiques — Guide pour le vocabulaire dans le domaine des polymères et
des produits plastiques dégradables et biodégradables

extrait :
8
hydro-dégradation
dégradation identifiée comme résultant du rupture hydrolytique des macromolécules
9
oxo-dégradation
dégradation identifiée comme résultant du rupture oxydatif des macromolécules
NOTE De même, des préfixes comme thermo- (relatif à l’action de la chaleur), photo- (relatif à l’action de la lumière)
doivent être utilisés pour décrire un mécanisme de dégradation identifié.
10
oxo-biodégradation
dégradation identifiée comme résultant de phénomènes oxydatifs et utilisant des cellules, ces phénomènes
étant simultanés ou successifs
NOTE De même, des préfixes comme thermo- (relatif à l’action de la chaleur), photo- (relatif à l’action de la lumière)
doivent être utilisés séparément ou combinés pour indiquer que divers mécanismes de dégradation identifiés interviennent .

concernant les prise de position de European bioplastic...
cet organisme representent les fabricants utilisant des produits a bases de ressources végétales tels que Novamont ,BASF ,BIOTEC...et d'autres .C'est très bien mais entendons nous bien que leurs prises de position soient contre les oxo n'est pas vraiment surprenant et ne peut rivaliser avec des certifications de labo indépendants ,ils défendent avant tout leurs interets .
Pour les DITHIO le débat est très largement dépassé .