Une nouvelle crise alimentaire secoue le Québec et le Canada tout entier. La fermeture de l'usine d'abattage de XL Foods et le lancement de la plus grande opération de rappel de viande de l'histoire canadienne en raison d'une contamination à l'E. coli. XL Foods fournissait 40% du marché canadien du bœuf et ce rappel risque de coûter des millions de dollars à l'entreprise albertaine. En tout, c’est plus de 1500 produits de viande de bœuf qui font actuellement l'objet d'un rappel dans près de 80 chaînes et commerces d'alimentation au Canada et aux États-Unis.
La sécurité alimentaire est aujourd’hui devenue une préoccupation constante pour tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire. Le non-respect des températures de conservation ainsi qu’une rupture de la chaîne du froid sont les principales causes de prolifération des bactéries dans les produits alimentaires. Ces bactéries sont les causes des intoxications alimentaires. Les rappels de produits sont de plus en plus récurrents et la multiplication du nombre d’inspections semble difficilement à même de résoudre le problème.
En 2008 déjà, la crise de la listériose avait coûté 37,5 millions $ à Maple Leaf en comptant les coûts de la valeur des produits retournés et détruits, les frais de désinfection d'une usine et les frais directs liés aux communications avec les médias et les consommateurs. Manifestement l’industrie n’a pas tirée toutes les leçons qui s’imposaient à l’époque au vue de l’ampleur et gravité de cette première crise alimentaire qui touchait le marché canadien de la viande.
Les emballages à la rescousse
Cette nouvelle crise, aurait-elle pu être évitée, ou du moins atténuée, si l’industrie agroalimentaire canadienne s’était convertie plus tôt au dernier cri en matière d’emballage, les emballages actifs et intelligents?
Souvent décrié et accusé d’être une source de contamination et de pollution, on oublie que l’emballage joue pourtant un rôle primordial dans la protection, le transport, la conservation, le stockage et l’information du produit : «l'emballage protège ce qu'il vend et vend ce qu'il protège!». Le temps où les emballages ne jouaient qu'un rôle de barrière inerte et imperméable entre l’aliment et l'environnement extérieur est révolu. Les progrès technologiques ont permis le développement des emballages actifs et des emballages intelligents.
En proposant des dispositifs d’information qui «parlent» directement aux consommateurs, les emballages intelligents devraient permettre de garantir la qualité et la sécurité des produits jusqu’au consommateur. Les emballages intelligents intègrent de nouveaux systèmes d'étiquetage, qui mettent à la disposition du consommateur une information claire et objective sur l’état de conservation d’un produit. Les emballages intelligents devraient connaitre, dans les prochaines années, une croissance rapide, grâce notamment à l’émergence d’indicateurs temps-température (ITT) à prix abordable. À cela s’ajoute une véritable prise de conscience par le consommateur du rôle que peuvent jouer ces ITT dans la sécurité alimentaire. Ces indicateurs sont généralement irréversibles, constituant une méthode sûre et infalsifiable pour contrôler la chaîne du froid. Ils apportent finalement une valeur ajoutée aux produits et garantissent un lien de confiance entre le consommateur et le produit, voire la marque.
Quant aux emballages actifs, ils offrent bien plus qu’une simple protection, ils interagissent avec l'aliment, et dans certains cas, répondent à des changements du milieu environnant ou du produit lui-même. Ces emballages sont conçus de façon à incorporer délibérément des constituants qui libèrent ou absorbent des substances dans les denrées alimentaires emballées ou dans l’environnement des denrées alimentaires. Ces emballages permettent de mieux répondre aux évolutions du marché et aux exigences des consommateurs et des industriels. L’emballage actif joue ainsi un rôle dans la protection des aliments, et s’avère intéressant contre le gaspillage de la nourriture.
Conclusion
Cette nouvelle crise alimentaire qui pourrait traumatiser les consommateurs canadiens devrait convaincre de l’utilité et de la pertinence des indicateurs intelligents et des agents actifs sur les produits les plus sensibles. L’investissement nécessaire pour le développement et la généralisation de ce type d’emballage est finalement peut-être plus rentable qu’il n’y parait. En effet, ces nouveaux emballages, en plus de sauver des vies, prémuniraient les industriels de l’agro-alimentaire des pertes considérables occasionnées par le rappel massif de leurs produits, sans compter l’impact négatif que cela peut causer à leur image de marque. Ces nouveaux emballages apportent finalement une valeur ajoutée aux produits et garantissent un lien de confiance entre le consommateur et le produit, voire la marque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire