Ci-dessous
ma réaction au dernier rapport d’Option consommateurs intitulé Le sous-dimensionnement : tendances etencadrement au Canada et à l’étranger.
L’industrie
agro-alimentaire est fortement touchée par l’augmentation des prix des denrées
alimentaires (sucre, farine et lait surtout), à laquelle s’ajoute
l’augmentation du prix de l’emballage, lui-même, tiré à la hausse par
l’explosion des cours du pétrole.
Depuis
toujours les manufacturiers doivent trouver la juste équation entre, d’une part
le prix de leur produit, leurs profits, l’emballage et, d’autre part, les aléas
du marché comme l’augmentation des prix de la matière première, et une
compétition de plus en plus féroce. Pour rester concurrentiels et plutôt que
d’opter pour une augmentation des prix de leurs produits, plusieurs marques ont
trouvé une solution miracle : procéder à une belle cure d’amaigrissement de
l’emballage et tant qu’à faire du contenu. Si la taille de l’emballage diminue,
et si le contenu est réduit, le prix reste toutefois le même; c’est ce qu’on
appelle le «downsizing». Le plus souvent, le consommateur ne s’en
aperçoit pas car cela se dissimule derrière un nouveau design plus moderne et
plus alléchant.
Ce
phénomène a toujours existé, mais les compagnies sont de plus en plus
nombreuses à le pratiquer. Depuis l’automne 2008, on assiste à une
recrudescence de cette pratique qui s’est largement accentuée en raison de la
crise. Selon plusieurs études de marché, près de 30% des biens emballés, et pas
seulement des produits alimentaires seraient concernés par une réduction de
taille (poids/volume).
Il
est pourtant certain qu’il serait plus rentable pour les entreprises de
communiquer sur ce « grignotage de contenu » et de l’expliquer au grand public,
plutôt que de le passer en douce. Cela pourrait en effet affecter l’image de la
marque. Le consommateur fidèle pourrait en effet se sentir berner et finir par
bouder celle-ci. En la matière, comme dans d’autres domaines, la transparence a
ses vertus. Par ailleurs, cela pourrait être l’occasion pour les manufacturiers
de communiquer sur la dimension environnementale d’une telle démarche de «
Shrinking ». En effet, la plupart du temps, réduire l’emballage à la source
peut être l’occasion de diminuer grandement l’impact environnemental du
produit.