mercredi 9 décembre 2009

Bioplastique : L’Estrie sous la loupe de Novamont

L’Estrie, terre d’accueil d’une usine de bioplastique dérivé de matières premières d’origine agricole?

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Nous sommes encore très loin de la coupe aux lèvres, mais la région estrienne fait tout de même partie de la réflexion de l’entreprise italienne Novamont, qui produit le Mater-Bi, une résine faite à partir de matières premières d’origine agricole et d’amidon non modifié génétiquement. Sa production se chiffre maintenant à 60 000 tonnes. Novamont approvisionne l’entreprise sherbrookoise Nova Envirocom, qui sert de cette résine dans la fabrication de ses ustensiles compostables. Le Mater-Bi permet de produire divers objets compostables, comme les ustensiles et les sacs.

Le directeur général de Novamont France, Christophe Doukhi de Boissoudy, est de passage à Sherbrooke ces jours-ci afin de rencontrer plusieurs intervenants, dont des représentants de l’université de Sherbrooke. Il a aussi prononcé une conférence, hier, à l’hôtel Delta, dans le cadre des rencontres maillage d’affaires, en collaboration avec le créneau Bio-industries environnementales de l’Estrie.

Novamont n’est pas encore installée en Amérique, mais elle regarde actuellement les possibilités qui s’offrent à elle.

«Nous souhaitons développer nos usines de production en fonction des bassins d’approvisionnement des matières premières. Nous utilisons des matières premières d’origine végétale, principalement l’amidon », explique M. Doukhi-de Boissoudy, qui est aussi président du Club Bioplastiques, une association française pour le développement des bioplastiques. L’entreprise créée en 1989 utilise aussi l’huile végétale, plus particulièrement l’huile de tournesol, dans ses procédés.

Dans ses critères d’implantation, Novamont s’intéresse aux possibilités de transformation des matières premières et à la proximité des marchés. L’entreprise qui possède deux usines en Italie, dont une bio-raffinerie, veut se développer au niveau mondial.
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« L’incitation politique » influencera aussi la décision des dirigeants de la compagnie. « le développement des bioplastiques et des débouchés agricoles se font lorsqu’il y a un souffle qui est donné par les politiques », commente M. Doukhi-de Boissoudy, en entrevue à La Tribune. Interrogé sur ses volontés, il précise cependant qu’aucune étude de marché n’a été réalisée en Estrie. « nous avons à réfléchir aux endroits stratégiques », répond-il.
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Nova Envirocom qui importe la résine de Novamont, verrait évidemment de très bon œil l’arrivé possible d’une telle usine dans la région. Aux yeux de Pierre Morency, fondateur et président de Nova Envirocom, il est clair que l’Estrie et le Québec, ont été les leaders dans le domaine des bioplastiques. Les conditions préalables pour développer un tel marché sont réunies.
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De plus, selon lui, c’est dans la région que l’on retrouve le plus de terres en friche et la plus forte concentration d’agriculture biologique. Avec les changements climatiques qui augmentent les pertes de culture, M. Morency croit qu’il faut utiliser ces pertes comme matières premières dans la production de bioplastique.
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Selon un document de Nova Envirocom s’appuyant sur des données du chercheur Islem Yezza, l’emballage est l’une des plus grandes sources de pollution et la majorité des emballages disponibles sur le marché québécois sont à base de pétro-plastiques.
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Christophe Doukhi-de Boissoudy estime aussi que l’on pourrait développer une industrie autour de la pellicule servant à la fabrication de sacs, par exemple. Quelque 70% de la production de résine de Novamont sert à fabriquer cette pellicule.
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Source : La Tribune, Isabelle Pion, Sherbrooke, 9 décembre 2009.
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