« … D'autres, plus à la mode, diront que nous devons utiliser le bioplastique. Le bioplastique implique que nous devrons supprimer des milliards d'hectares d'arbres, de champs où les gens cultivent quelque chose qui peut se manger, pour planter du blé ou je ne sais quoi d'autre afin de produire du gaz pour nos grands SUV 4X4. C'est monstrueux. Nous devons refuser le biogaz. En tant que designers, nous devons refuser le bioplastique. Tous les biomatériaux sont un crime contre l'humanité. »
Encore un qui s’exprime sur un sujet dont il n’a pas étudié l’ensemble des tenants et aboutissants, mais qui s’arroge le droit, du haut de son pied d'estale, d’énoncer un jugement définitif et excessif.
Je me permets d’apporter mon éclairage personnel sur le sujet.
Cette déclaration est paradoxalement simpliste et exagérée à la fois. Certes, la «renouvelabilité» et la durabilité des bioplastiques peuvent être mises en doute. La concurrence avec l'usage alimentaire des plantes constitue un écueil potentiel pour les bioplastiques, mais on ne peut pas les comparer aux biocarburants. La concurrence alimentaire des bioplastiques est plutôt un faux problème, et voici quelques chiffres qui semblent en attester :
- La part des terres agricoles mobilisées est aujourd'hui minime : moins de 0,1 % de la surface agricole en Europe
- Si les bioplastiques atteignaient 10 % du marché, seuls 1,35 % des surfaces céréalières européennes seraient nécessaires pour leur production
- Le maïs utilisé dans le monde entier pour les bioplastiques en 2007 : 250,000 tonnes (les États-Unis produisaient à eux seuls 332 millions de tonnes de maïs)
- Production de bioplastiques à partir de céréales : 0,0005 %
Du coup, les bioplastiques ne peuvent pas être considérés comme ayant un effet sur la crise alimentaire, en particulier par rapport aux biocarburants qui ont utilisé environ 18% de la production céréalière des États-Unis en 2008.
Le vrai débat est celui de la valeur ajoutée environnementale des bioplastiques. Elle n’est réelle que lorsqu’il n’est pas possible d’envisager les 3R (Réduction, Réutilisation, Recyclage). Promouvoir la biodégradabilité des plastiques auprès des consommateurs peut aussi comporter le risque d’augmenter les cas d’abandon sauvage alors que les comportements à encourager doivent rester la réduction à la source, la réutilisation et le recyclage. Au lieu d’insister sur l’aspect biodégradable, il serait préférable de promouvoir le compostable.
Finalement, les bioplastiques sont des produits relativement nouveaux. Il s’avère impératif de mieux informer les consommateurs pour qu’ils comprennent quelle est la véritable valeur ajoutée environnementale de ces produits. Il ne faudrait pas qu’ils leur attribuent des vertus miraculeuses qui les déresponsabiliseraient d’une gestion plus éco-responsable des matières résiduelles commençant par une réduction à la source.
Vous pouvez consulter ici le dossier consacré aux bioplastiques
Nb : il s’agit d’une photo montage pour illustrer les propos de Philippe Starck.
Le propos est tellement crétin (celui de Philippe Starck)que ça en devient presque poétique ...
RépondreSupprimerEn effet, tu etais bien en forme !
RépondreSupprimer:-)
Il nous casse déjà les oreilles avec ces tirades pompeuse et faussement humble comme: "" On a juste besoin d'amour, et le design ne sert a rien, le design est inutile...'' pour maintenant nous faire la morale sur les alternatives eco responsables. Alors que monsieur dessine une bebelle à la minute qui est aussi inutile que la précédente, qui saura remplir nos sites d'enfouissement avec élégance et beauté....merci de rester dans votre league des producteurs de vent et laisser les spécialistes s'occuper de la planète ....
RépondreSupprimercs
C'est l'utilisation du pétrole qui est un crime contre l'humanité. un double crime.
RépondreSupprimerLe premier se situe dans la masse de carbone fossile que nous rejetons dans l'atmosphère pour chacun des litres de pétrole (carburant ou matériaux) que nous consommons.
Le second se situe dans le déséquilibre mondial que la conquête énergétique représente. Si on regarde une carte mondiale, on se rend compte que toutes les zones de conflits sont en relation directe avec l'énergie et le pétrole.
Alors, acheter les créations inutiles de Starck, c'est contribuer à la Guerre en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.
Dans une entrevue récente, il persiste et signe : c'est un crime contre l'humanité !
RépondreSupprimerIl faut aussi expliquer, alerter. Qui, à part moi, entendez-vous poser publiquement la question de l'après-plastique ? L'après-pétrole, ça, oui, mais l'après-plastique, qui arrivera dans trente ans ? Or le plastique est partout ! On rétorque qu'il y a le recyclage ; mais le plastique recyclé ne sert à rien. D'autres affirment qu'il y a le bioplastique, mais transformer les champs de céréales en plastique vraiment nul ou en carburant pour nos 4x4, c'est un crime contre l'humanité ! Les grandes famines sont annoncées pour 2020-2022. Et nous, on va ratiboiser deux tiers de la Terre et des forêts pour cultiver des choses que les gens ne peuvent pas manger ?
http://www.telerama.fr/scenes/philippe-starck-je-suis-le-rapide-le-plus-lent-du-monde,48447.php