Dans le cadre du Congrès Pack Vision qui s’est tenu au salon Emballage 2008, j’ai assisté à une conférence intitulée «Comment intégrer les matériaux compostables dans sa démarche de création?» présentée par Emballage Magazine avec la participation de Limagrain, Symphony Plastics, CGL packs, NatureWorks, Sphère et BASF. Au cours de cette présentation, un débat houleux s’est engagé sur l'épineuse question de la pertinence des plastiques oxo-biodégradables.
D’un point de vue personnel, je considère que la conception de nouveaux matériaux devrait toujours être guidée par le concept de « Cradle to Cradle » (du berceau au berceau). En l’occurrence, les plastiques compostables, j’ai bien dit compostables et pas seulement biodégradables, me semblent tout à fait pertinents pour répondre aux exigences du développement durable. Fabriqués à partir de produits de la terre (céréales, pomme de terre…), ils retournent en fin de vie à la terre sous forme de compost. Quel est alors l’intérêt des plastiques oxo-biodégradables, qui sont en fait des pétro-plastiques auxquels on a ajouté un additif pour favoriser leur biodégradabilité? Certes, ils présentent l’avantage de devenir invisibles en quelques semaines, mais le risque n’est-il pas d’encourager la culture d’abandon au détriment de celle de la valorisation?
Je voudrais revenir ici sur l’étude du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et l’exemple de Natrel, proposés par Philippe Michon de Symphony Plastics France pour démontrer la « supériorité » des Oxo sur les Bio.
Oui, en effet, la dernière étude du CRIQ (2007): Évaluation de l’impact des sacs biodégradables sur le recyclage des sacs en plastique traditionnels, montre que : les sacs oxo-biodégradables « NéoSac et EPI » présentent une excellente compatibilité avec les sacs traditionnels lors de la préparation des mélanges et lors de l’extrusion des profilés et des pellicules. Toutefois, les pellicules obtenues à partir des mélanges entre les sacs « NéoSac » et les sacs traditionnels présentent une dégradation rapide et considérable après seulement quelques jours de vieillissement accéléré. Ces sacs ne peuvent donc pas être considérés comme étant parfaitement compatibles avec la filière de recyclage des sacs de plastique traditionnels.
Juste pour rappel, le CRIQ avait réalisé en 2002 une étude afin d’évaluer les différents types de sacs dégradables sur la qualité du compost. L’étude montrait que certains sacs oxo-biodégradables contiennent des quantités significatives de cobalt, de chrome et de plomb. Notons par ailleurs que les effets à long terme de la présence de ces sacs dans le compost sont encore méconnus.
De plus, dans ce même rapport, on apprenait que les sacs oxo-biodégradables posent un problème particulier : le temps de dégradation est grandement variable en fonction du type et de la quantité d’additif qu’ils contiennent.
Concernant Natrel. Oui, le producteur de lait canadien a commencé à utiliser des sacs oxo-biodégradables de 4 litres qui sont disponibles depuis octobre 2008. Toutefois, les sachets à l’intérieur du sac oxo ne le sont pas. Ils attendent l’approbation de Santé Canada avant de passer aux sachets internes en plastique oxo-biodégradable.
Notons à titre informatif que l’intérêt de Philippe Michon pour le Québec coïncide avec sa prochaine arrivé à la tête de la nouvelle filiale de Symphony Environmental à Montréal.
En conclusion, je pense qu’il est important de rappeler que la promotion des biomatériaux exige vigilance et discernement. L’effort de labellisation et de classification dans ce secteur s’avère d’autant plus nécessaire que la promotion irréfléchie des bioplastiques pourrait avoir un effet pervers sur l’environnement et sur la crédibilité de ce type de produits. Il ne faudrait pas laisser croire au consommateur que tous ces matériaux qui s’arrogent le préfixe « bio » ne posent aucun problème en matière de gestion des déchets.
Enfin, la promotion des articles et produits compostables doit impérativement s’accompagner du développement et de la généralisation d’infrastructures adéquates permettant le compostage.
D’un point de vue personnel, je considère que la conception de nouveaux matériaux devrait toujours être guidée par le concept de « Cradle to Cradle » (du berceau au berceau). En l’occurrence, les plastiques compostables, j’ai bien dit compostables et pas seulement biodégradables, me semblent tout à fait pertinents pour répondre aux exigences du développement durable. Fabriqués à partir de produits de la terre (céréales, pomme de terre…), ils retournent en fin de vie à la terre sous forme de compost. Quel est alors l’intérêt des plastiques oxo-biodégradables, qui sont en fait des pétro-plastiques auxquels on a ajouté un additif pour favoriser leur biodégradabilité? Certes, ils présentent l’avantage de devenir invisibles en quelques semaines, mais le risque n’est-il pas d’encourager la culture d’abandon au détriment de celle de la valorisation?
Je voudrais revenir ici sur l’étude du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) et l’exemple de Natrel, proposés par Philippe Michon de Symphony Plastics France pour démontrer la « supériorité » des Oxo sur les Bio.
Oui, en effet, la dernière étude du CRIQ (2007): Évaluation de l’impact des sacs biodégradables sur le recyclage des sacs en plastique traditionnels, montre que : les sacs oxo-biodégradables « NéoSac et EPI » présentent une excellente compatibilité avec les sacs traditionnels lors de la préparation des mélanges et lors de l’extrusion des profilés et des pellicules. Toutefois, les pellicules obtenues à partir des mélanges entre les sacs « NéoSac » et les sacs traditionnels présentent une dégradation rapide et considérable après seulement quelques jours de vieillissement accéléré. Ces sacs ne peuvent donc pas être considérés comme étant parfaitement compatibles avec la filière de recyclage des sacs de plastique traditionnels.
Juste pour rappel, le CRIQ avait réalisé en 2002 une étude afin d’évaluer les différents types de sacs dégradables sur la qualité du compost. L’étude montrait que certains sacs oxo-biodégradables contiennent des quantités significatives de cobalt, de chrome et de plomb. Notons par ailleurs que les effets à long terme de la présence de ces sacs dans le compost sont encore méconnus.
De plus, dans ce même rapport, on apprenait que les sacs oxo-biodégradables posent un problème particulier : le temps de dégradation est grandement variable en fonction du type et de la quantité d’additif qu’ils contiennent.
Concernant Natrel. Oui, le producteur de lait canadien a commencé à utiliser des sacs oxo-biodégradables de 4 litres qui sont disponibles depuis octobre 2008. Toutefois, les sachets à l’intérieur du sac oxo ne le sont pas. Ils attendent l’approbation de Santé Canada avant de passer aux sachets internes en plastique oxo-biodégradable.
Notons à titre informatif que l’intérêt de Philippe Michon pour le Québec coïncide avec sa prochaine arrivé à la tête de la nouvelle filiale de Symphony Environmental à Montréal.
En conclusion, je pense qu’il est important de rappeler que la promotion des biomatériaux exige vigilance et discernement. L’effort de labellisation et de classification dans ce secteur s’avère d’autant plus nécessaire que la promotion irréfléchie des bioplastiques pourrait avoir un effet pervers sur l’environnement et sur la crédibilité de ce type de produits. Il ne faudrait pas laisser croire au consommateur que tous ces matériaux qui s’arrogent le préfixe « bio » ne posent aucun problème en matière de gestion des déchets.
Enfin, la promotion des articles et produits compostables doit impérativement s’accompagner du développement et de la généralisation d’infrastructures adéquates permettant le compostage.
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Vous pouvez consulter ici le dossier sur les plastiques oxo-biodégradables
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Les polyéfines additivées posent plusieurs questions:
RépondreSupprimer1) Les additifs restent des secrets de fabrication toujours très bien gardés et difficiles à identifier pour des raisons analytiques et aussi parce que les compositions sont modifiées en permanence
2)Certains additifs sont carrément toxiques et d'autres cachent leur toxicité derrière une règlementation soit laxiste, soit incomplète
3)La dégradation de ces matériaux produits des microparticules de plastiques, des cétones divers, des radicaux libres etc... dont les conséquences éventuelles sur l'environnement ne sont jamais prisent en compte (aucune norme actuelle n'y fait référence)
4) L'argumentation selon laquelle ces produits sont biodégradables après avoir subit des pré-traitements UV/chaleur est partiellement vraie. Une biodégradation est effectivement observée, mais elle reste souvent faible et de toute manière incompatible avec les exigences des normes actuelles (particulièrement les normes EN 13432 et NF U52001)
Les prétraitements (artificiels) organisent un bias important dans les résultats de la biodégradation observée ensuite. En effet, ces prétraitements sont en général effectués (pour des raisons de rapidité) à des températures de 60°C ou plus. A ces températures, selon l'état d'oxygénation du milieu, une dégradation suffisante (mesurée par l'augmentation des quantités de radicaux carbonyles formés)n'est atteinte qu'après +/- 400 heures à 7000 heures ou plus. Ramenée à des température "normales" de 20-25°C ce même nombre d'heures doit être multiplié par des coefficients de l'ordre de 30...faites le compte en années. Ce n'est qu'au delà de cette dégradation qu'on peut espérer une certaine biodégradation.
5)Les additifs utilisés permettent d'observer un décroissance rapide des masses moléculaires moyennes...Certes c'est vrai mais on oublie trop souvent d'expliquer que des réticulations peuvent être observées avec une remontées de ces mêmes masses indicant de manière "indirecte" une diminution des possibilités éventuelles de biodégradation
6)Expliquer que les polyoléfines additivées peuvent être "recyclées" est un non sens. Par essence ces matériaux, une fois exposés à l'oxygène, à la chaleur et aux UV sont dégradés en matériaux très petits souvent invisibles à l'oeil nu...comment les ramasser? à la pincette? Par ailleurs les produits de la dégradation n'ont plus les propriété physico-chimiques des matériaux d'origine...impossible de les faire "refondre" pour en extruder de nouveaux produits (Impossible de faire du neuf avec du vieux)
7)Vendre des polyoléfines additivées...OK...pas de problème mais il faut rester honnête et annoncer les vraies couleurs. Oxo-biobégradable c'est le début de la confusion, il faut dire dégradable c'est tout et surtout ne faire référence à aucune norme de biodégradabilité.
Bonjour
RépondreSupprimerConcernant les films additivés il me semble que
les formulations des additifs deviennent connues
et tant mieux .
Aucune publication sur la toxicité n'a été démontré sur les oxo aucune publication sérieuse sur le sujet
Sur l'article de présentation il est mentionné que lors de l'étude de 2002 le CRIQ a trouvé du pb et autre métaux dans un compost ayant dégradé des oxo .La conclusion du rapport intégral dit que ces métaux ne provenaient sans doute pas des additifs mais plutot des encres et que la qualité finale du compost était bonne .. Donc honnétete jusqu'au bout
pour le recyclage les tests de RECYQ QUEBEC les amidons ont été exclus
pourquoi personne n'en parle ?
Concernant les produits derivés lors de la biodégradation bien sur que les normes en cours en tiennent compte . Les tests d'ecotoxicité les mesure . Le résultat final est :le film passe il la norme ou pas ?
On ne peux pas dire les oxo ne sont pas biodégradables parce qu ils ne passent pas la compostabilité de la EN 13432 et toxiques meme si il passe les tests de cette norme parce que les tests ne sont pas bon !!!!!
La logique n'a pas de sens .
Si ces tests étaient plus sévères je pense que les résultats des tests sur les bases amidon offriraient de belles surprises.
Concernant les réticulations possibles c'est vrai .
Elles sont quantifiées dans les normes par la quantité de gel restant. Masse non biodégradable . Elle doit etre inférieure a 5 %
Les tests montrés lors de cette conférence affichaient je crois des valeurs inf a 3% sur un test du CRIQ ASTM 6954 a 3 températures
Une masse négligeable et en accord avec les recommendations .
Bonjour
RépondreSupprimerConcernant les films additivés il me semble que
les formulations des additifs deviennent connues
et tant mieux .
Aucune publication sur la toxicité n'a été démontré sur les oxo aucune publication sérieuse sur le sujet
Sur l'article de présentation il est mentionné que lors de l'étude de 2002 le CRIQ a trouvé du pb et autre métaux dans un compost ayant dégradé des oxo .La conclusion du rapport intégral dit que ces métaux ne provenaient sans doute pas des additifs mais plutot des encres et que la qualité finale du compost était bonne .. Donc honnétete jusqu'au bout
pour le recyclage les tests de RECYQ QUEBEC les amidons ont été exclus
pourquoi personne n'en parle ?
Concernant les produits derivés lors de la biodégradation bien sur que les normes en cours en tiennent compte . Les tests d'ecotoxicité les mesure . Le résultat final est :le film passe il la norme ou pas ?
On ne peux pas dire les oxo ne sont pas biodégradables parce qu ils ne passent pas la compostabilité de la EN 13432 et toxiques meme si il passe les tests de cette norme parce que les tests ne sont pas bon !!!!!
La logique n'a pas de sens .
Si ces tests étaient plus sévères je pense que les résultats des tests sur les bases amidon offriraient de belles surprises.
Concernant les réticulations possibles c'est vrai .
Elles sont quantifiées dans les normes par la quantité de gel restant. Masse non biodégradable . Elle doit etre inférieure a 5 %
Les tests montrés lors de cette conférence affichaient je crois des valeurs inf a 3% sur un test du CRIQ ASTM 6954 a 3 températures
Une masse négligeable et en accord avec les recommendations .
14 décembre 2008 15:20