vendredi 12 décembre 2008

Sacs oxo-biodégradables: Maux de tête aux centres de tri

De plus en plus de voix commencent à s’élever au Québec pour dénoncer les problèmes que suscitent les sacs oxo-biodégradables et leur véritable valeur ajoutée environnementale.

Voici le dernier en date, intitulé : « Maux de tête aux centres de tri » et publié dans le Journal La tribune (Sherbrooke)

Une nouvelle génération de sacs de plastique distribués par des entreprises voulant se donner bonne conscience donne des maux de tête aux centres de tri du Québec.

En effet, depuis peu, des compagnies comme Publi-sac et Familiprix utilisent des sacs oxo-biodégradable pour emballer leurs produits. S'ils sont écologiques parce qu'ils se décomposent plus rapidement dans les sites d'enfouissement, ils causent toutefois de sérieux problèmes aux recycleurs.

«Ils ne peuvent pas être recyclés. Lorsqu'on les incorpore au mélange, ils causent un effritement du produit fini. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir un extrant de cette qualité, surtout dans le contexte actuel», a affirmé le directeur des opérations du centre de tri de Gaudreau, Réal Fortin.

Le président de Gesterra, Robert Béliveau, affirme qu'il y a une prolifération massive de l'usage de ces sacs depuis le mois de septembre dû à une offensive de l'industrie qui fait la promotion de ses qualités environnementales. On estime qu'à l'heure actuelle 50 % des sacs de plastique recueillis par l'entremise de la cueillette sont de type oxo-biodégradable.

La position de RECYC-Québec est catégorique en ce qui a trait à l'utilisation de sacs oxo-biodégrables, ils sont incompatibles avec les filières de compostage et de recyclage et contribuent à augmenter l'enfouissement, ce qui entre en conflit avec la politique gouvernementale. La dégradation de ces sacs est également ralentie par sa situation dans le site d'enfouissement et contribue à la production de gaz à effet de serre.

«Nous prônons la réduction à la source, l'utilisation de sacs réutilisables ou l'utilisation de sacs récupérables. Il n'y a pas vraiment davantage à utiliser les sacs oxo-biodégradables», a indiqué le porte-parole de RECYC-Québec, Richard Goulet.

L'industrie du plastique a également tenté d'améliorer la situation en créant une certification spéciale pour les sacs recyclables, ce qui devrait faciliter la prise de décision des consommateurs lorsque vient le temps de recycler un sac.

RECYC-Québec, tout comme l'industrie du plastique, n'a pas de pouvoir de réglementation. Il incombera au prochain gouvernement du Québec de statuer sur la légalité de ces nouveaux sacs «verts».

«C'est déjà assez compliqué pour nos citoyens de savoir ce qu'ils peuvent recycler. L'apparition de ces sacs est une vraie épine dans le pied», a reconnu M. Béliveau, précisant qu'il fallait absolument écarter tout ce qui porte la mention «epi» des bacs de recyclage.
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Vous pouvez consulter ici le dossier sur les plastiques oxo-biodégradables
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